jeudi 15 mai 2014
Lettre ouverte
de la députée sur la prévention
du suicide, à l'occasion de la
marche silencieuse
Sorel-Tracy, le
15 mai 2014
J’ai été invitée ce matin, avec
le député Louis Plamondon, à
prononcer quelques mots au
départ d’une marche silencieuse
pour prévenir le suicide,
organisée par cinq étudiants du
Centre de formation
professionnelle. Cette
initiative, prise à la suite du
suicide de deux des leurs,
visait à briser le silence et
les tabous qui entourent le
suicide. L’appel a été entendu.
J’ai été touchée par le nombre
de jeunes qui se sont joints à
cette marche. Ils étaient près
de deux cents. Cette présence
importante démontre la gravité
de ce phénomène et à quel point
il les concerne. On peut le
comprendre : le suicide est la
deuxième cause de décès chez les
jeunes, après les accidents
automobiles.
Comme les médias n’étaient pas
présents, j’ai pensé souligner
cette initiative. Parce que
chacun doit faire sa part pour
prévenir le suicide.
Le suicide est un drame. Quand
il s’agit d’un jeune à l’aube de
sa vie, c’est encore plus
dramatique. Si les facteurs sont
multiples, elles ont un
dénominateur commun : une
souffrance intolérable qui
paraît tellement insurmontable
que la mort apparaît comme la
seule solution possible pour
qu’elle cesse.
Une amie qui a fait une
tentative de suicide à l’âge de
18 ans me disait : «Je ne
voulais pas mourir, je voulais
juste arrêter d’avoir mal;
débarquer du manège.» Elle a
heureusement raté sa tentative;
elle a été prise en charge à
temps, on a guéri sa dépression.
Elle a aujourd’hui plus de
soixante ans et a mené, et
continue de mener, une vie
pleine et heureuse.
Il faut arriver à convaincre les
gens qui pensent au suicide
qu’il y a d’autres solutions que
la mort pour faire cesser leur
souffrance. Qu’il y a des gens
qui les aiment et peuvent les
aider. Et une des façons c’est
de bannir les tabous, afin que
les personnes suicidaires aient
le courage de demander de l’aide
avant qu’il ne soit trop tard.
Parlons-en autour de nous, sans
juger ni condamner. Et soyons
attentifs aux signes
avant-coureurs pour pouvoir
référer ceux et celles que nous
croyons en danger. Nous avons
une ressource sur le territoire,
le Centre de prévention du
suicide Pierre-De Saurel (450
746-0303). Utilisons-la. Et
brisons le silence!
Élaine Zakaïb,
Députée de Richelieu
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