mardi 29 avril 2014
De gros
joueurs s'intéressent à Alstom
SOREL-TRACY (STM)
– La française Alstom, qui
possède des installations à
Sorel-Tracy, est convoitée par
le géant General Electric (GE)
et l'allemand Siemens, qui
aimeraient mettre la main sur la
division énergie de
l'entreprise.
Si
cette transaction se
concrétisait, cela pourrait
signifier des changements aux
installations du chemin
Saint-Roch puisque les activités
hydroélectriques aux
installations soreloises
consistent notamment à la
fabrication et la recherche et
développement.
Pour l'instant,
la société française a indiqué
par communiqué la semaine
dernière qu'elle
«
poursuit et approfondit sa
réflexion stratégique et
informera le marché d'ici
mercredi le 30 avril ».
Entre-temps, GE a fait une
proposition pour l'acquisition
de la division énergie d'Alstom
alors que les médias français
rapportaient que Siemens
préparait une offre.
La division énergie d'Alstom
représente plus de 70 pour cent
de ses activités et a un chiffre
d'affaires d'environ 21,2
milliards de dollars canadiens.
Selon les informations
françaises, la valeur de la
transaction serait estimée à
quelque 15 milliards $ CA.
Le gouvernement français a
indiqué vouloir obtenir des
garanties sur l'emploi, la
location des activités et
l'indépendance énergétique.
Advenant une telle transaction,
Alstom garderait dans son
portefeuille le secteur des
transports. Alstom réalise en
partenariat avec Bombardier, les
nouveaux wagons du métro de
Montréal. Une partie du contrat
est réalisée à Sorel-Tracy.
Pendant ce temps, selon des
informations divulguées par le
Figaro, une entente entre
Siemens et Alstom pourrait se
faire par échange d'actifs.
L'activité énergie d'Alstom
serait cédée à l'entreprise
allemande qui transférerait à la
française les activités train à
grande vitesse.
Pourquoi une transaction
Depuis quelques
jours, les médias français
tentent de comprendre comment
une telle transaction peut
survenir.
Ce matin, l'économiste Jacques
Sapir écrit dans le Figaro, que
la vente d'Alstom
« est
le résultat de contraintes
européennes qui empêchent une
véritable politique industrielle
en France ».
Il souligne que les difficultés
de trésorerie de l'entreprise
est le résultat de la faiblesse
des investissements publics en
Europe et en France en raison de
la crise financière qui perdure
depuis la fin des années 2000.
Il faut dire que la majorité des
projets de train ou d'énergie
est sous la responsabilité de
l'État.
Pour l'économiste,
« si
l'on accepte l'offre de General
Electric, c'est la certitude qu'Alstom
sera noyé dans un grand
conglomérat, et sera
progressivement démantelé ».
Par ailleurs,
Louis Morice écrivait hier dans
Le Nouvel observateur que la
vente d'Alstom
«
s'inscrit dans un mouvement plus
large qui met en lumière les
faiblesses de l'industrie
française coincée entre un
positionnement trop milieu de
gamme et des produits plus chers
que ceux de la concurrence ».
Il souligne aussi que la France
n'a plus de
«
conglomérats technologiques »,
mais des entreprises concentrées
sur une seule activité
principale.
Par ailleurs, il estime que face
à la concurrence mondiale,
«
Alstom est un géant... bien trop
petit ».
L'annonce de la transaction
pourrait être annoncée le 7 mai
alors que l'entreprise publiera
ses résultats annuels.
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