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mardi 26 février 2013

Urbanisme : Sorel-Tracy doit être audacieux, selon Gérard Beaudet

SOREL-TRACY (Nelson Sergerie) – Après un passage remarqué en 2005, l'urbaniste et professeur titulaire à l'Université de Montréal, Gérard Beaudet, croit que l'image visuelle de Sorel-Tracy n'a pas évoluée.  Invité par la Chambre de commerce, jeudi dernier, pour un dîner-conférence au Marine Cabaret, l'incisif Gérard Beaudet a refait un résumé de ce qu'il a vu et pense, de cette 2e analyse de la ville.

Revenant d'entrée de jeu sur les commentaires véhiculés lors de sa visite il y a huit ans, alors qu'il avait tracé un portrait peu élogieux du centre-ville de Sorel-Tracy, qu'il avait qualifié de « plutôt moche », M. Beaudet a voulu préciser certaines choses : « Je ne prétendrai pas faire partie de la confrérie des mal cités. Je n'avais pas évoqué que les mauvais côtés. J'avais aussi parlé de certaines choses intéressantes. Mais on n'a retenu surtout que j'avais joyeusement varlopé la confrérie soreloise », dit-il.

Est-ce que le portrait a changé depuis 2005? « Non », a-t-il lancé lors de la période de questions à la fin de sa conférence.

Les défis de Sorel-Tracy

L'exemple de Terrebonne est à suivre pour dynamiser Sorel-Tracy.  Selon lui, il y a un parallèle à faire : « À une certaine époque, la problématique vécue par Terrebonne est semblable à ce que vit Sorel-Tracy maintenant. Il y a des enseignements à tirer. Elle est la dixième ville en importance au Québec avec des équipements de pointe à tous les niveaux. En 1960, il n'y avait pas de spéculation. Au cours des 20 dernières années, la population a explosé. C'est une des zones les plus dynamiques au niveau métropolitain », précise l'urbaniste.

« Je vous lance un défi de vous dire ''nous allons être le Terrebonne des 30 prochaines années''. Vous avez les ressources, le potentiel. Vous ne les voyez pas. Vous ne voulez pas voir ce qui ne va pas. C'est plus facile de faire comme si ce n'était pas là », dit M. Beaudet.

L'aspect historique et la position géographique sont des éléments à mettre à l'avant-plan. Le Vieux-Sorel et le Vieux-Tracy ont des potentiels immenses à ses yeux.

La présence du Richelieu est importante à tous les niveaux. Il y a encore un bâti industriel de qualité.

« Le grand défi est comment assumer la personnalité de chacun des territoires pour en faire un tout », lance M. Beaudet.

Dans le secteur du marché, « une salle de spectacle ne fait pas à elle seule le succès d'un lieu. Il faut que le marché devienne un lieu privilégié de requalification de l'ensemble du voisinage. Il faut faire qu'on vienne ici autant pour voir le spectacle avant pour faire quelque chose et après pour faire autre chose », spécule l'urbaniste.

Volet culturel

« Comment se fait-il qu'on doive se battre en 2012 pour un équipement culturel. Est-ce que tout ce qui a été fait depuis le début de la Révolution tranquille a eu si peu de conséquence pour en être encore là aujourd'hui? », questionne l'urbaniste à la suite du débat sur la rénovation du marché.

Il a tenu à souligner le bon coup qu'avait fait la municipalité de Magog, de recycler une église relativement vieille, une magnifique architecture, afin de bâtir la bibliothèque. « La municipalité s'est entêtée et est allée jusqu'au bout et elle a réussi. C'est l'une des plus belles bibliothèques municipales du Québec », dit-il.

Pour lui, de tels gestes font partie de la mission fondamentale des municipalités.

Il s'agit d'une tendance lourde au Québec. M. Beaudet explique qu'il y a eu une mise à niveau du parc culturel au Québec, mais se questionne sur la résistance encore présente dans certains milieux. Les conséquences sont positives, selon lui.

Il lance une invitation à l'audace pour le développement futur de la ville : « Vous en êtes à une étape d'arrêter de vous faire passer un savon. Vous avez un défi à relever d'abord et avant tout pour vous faire plaisir. Ayez cette poussée d'orgueil en vous disant que ce n'est pas vrai qu'on veut rester sur place », conclut M. Beaudet.

Journaliste : Jean Doyon
Rédaction : Nelson Sergerie

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