mercredi 20 juin 2012
Bilan de session de Sylvain
Simard :
«
Préparons-nous à mettre ce
gouvernement dehors ! »
- Sylvain Simard
SOREL-TRACY (STM)
_ Miné par le conflit étudiant
et la crise sociale qui a éclaté
au Québec, la position molle du
gouvernement Charest face à
Ottawa dans plusieurs dossiers
qui heurtent les valeurs
québécoises et les dossiers
d'éthique, le député péquiste de
Richelieu, Sylvain Simard estime
que la seule solution pour
sortir le Québec
de
la situation actuelle passe par
des élections.
En traçant le
bilan de la dernière session
parlementaire, le député Simard
a dressé un portrait sombre de
la situation :
«ce régime
est en train de se terminer dans
la continuité de ce qu'il a été
depuis plusieurs années. Les
chinois disent que le poisson
pourrit par la tête. C'est ce
qui nous arrive au Québec»,
de dire le député.
Selon lui,
«les gens
ont perdu confiance non
seulement au parti libéral mais
à la politique en général. Il
est temps de faire le ménage, de
redonner confiance et espoir aux
Québécois ».
Il jette un oeil
critique sur la gestion
libérale, rappelant au passage
les décisions discutables prises
par le gouvernement Charest,
notamment le dossier Tony
Tomassi :
« il a été
accusé de choses très très
graves. Des amis du Parti
libéral, des gens comme les
frères Cola qui ont donné des
dizaines de milliers de dollars
au parti et qui sont
spécialistes dans l'abattage de
bovins, ont acheté des places en
garderies par centaine en
échange de contributions au
Parti libéral. On est dans une
dérive éthique ».
Il rappelle
également toute la gestion des
équipements de sports et loisirs
: «le
vérificateur général nous arrive
et nous annonce que 350 millions
$ ont été attribués par la
ministre Courchesne sans aucune
analyse, sans aucune rigueur,
une gestion totalement
discrétionnaire»,
dit-il.
Le député Simard
estime même que les gens n'ont
pas plus confiance au Plan Nord
: « la
politique du gouvernement qui
consiste à utiliser l'argent des
contribuables pour construire
des routes en échange de
redevances extrêmement faibles,
c'est une catastrophe, sans
exiger un minimum de
transformation au Québec ».
Pour lui, la
question de la transformation
devrait être la priorité du
gouvernement actuel, donnant
comme exemple l'exploitation des
ressources faites par Rio Tinto
Fer et Titane. Le géant minier
exploite une mine à
Havre-Saint-Pierre, sur la
Côte-Nord, et transforme le
minerai à Sorel-Tracy.
« La
transformation devrait être
l'obsession d'un gouvernement
qui veut exploiter les richesses
naturelles. Le gouvernement
refuse de créer une obligation à
la transformation. Ce type de
développement au Parti
québécois, on le refuse. On n'a
pas le droit de dilapider ces
richesses-là, et les laisser
partir sans les transformer ici
en bonne partie », de
dire fermement le représentant
de Richelieu.
La crise
étudiante aura été la pointe de
l'iceberg d'une vague déferlante
sur l'avenir de la province.
« C'est
le désespoir d'une génération
qui se rend compte que chaque
citoyen qui nait aujourd'hui a
36 000 $ de dettes, que ses
régimes de pension que ses
parents ont eu sont à très haut
risque, avec une sécurité
d'emploi qui est en train de
disparaître. Les jeunes
québécois s'interrogent sur le
modèle de développement. Le
gouvernement Charest a perdu la
confiance de ces gens-là »,
selon lui.
«
Le fossé intergénérationnel qui
se crée, on reporte sur des
générations futures des
difficultés qu'on n'a pas voulu
affronter en santé et en
éducation. Comme ancien ministre
de l'Éducation et président du
Conseil du Trésor, je pense
qu'il est temps que l'on fasse
un virage majeur. Ces virages
vont passer par un
assainissement des finances
publiques. On ne peut pas
continuer avec le même degré
d'endettement ».
À ses yeux, les
libéraux tentent désespérément
de transformer cet échec en
victoire politique.
« Les
gens doivent comprendre que tant
qu'ils seront là, ce sera le
chaos puisqu'ils sont incapables
de gérer »,
estime-t-il.
Le comté se
porte bien
«
Autant le Québec est dans une
situation politique assez
catastrophique, autant dans la
région on a eu de bonnes
nouvelles dont je suis très
content »,
d'illustrer le député, en
faisant son bilan pour le comté
de Richelieu.
« Le
début de la construction de
l'usine Alstom est une très
bonne nouvelle pour la région.
Bientôt, on verra partout en
Amérique du Nord des bogies
fabriqués à Sorel-Tracy pour
équiper des wagons et des trains
fabriqués ici. Ça va
entrainer beaucoup de
sous-traitance. C'est excellent
pour la région et ça consolide
le pôle Alstom qui était en voie
de disparition lors de mon
arrivée dans la région. D'ici
deux ou trois ans, l'ensemble d'Alstom
totalisera quelque 1000 employés
», espère-t-il.
Il cite aussi les
travaux de construction de la
nouvelle prison, la cession du
quai numéro 2 à Sorel-Tracy, la
rénovation de la salle Georges-Codling
et la Maison de la musique,
« on a
eu de bonnes nouvelles dans la
région », ajoute
fièrement le député.
Il s'attend
maintenant à des élections en
septembre.
« À moins
que Jean Charest démissionne, je
pense qu'on se dirige vers des
élections au début de l'automne
».
Sylvain Simard,
qui a eu 67 ans en avril
dernier, annoncera son intention
de revenir ou non comme candidat
du Parti québécois qu'à ce
moment.
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