LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mercredi 16 février 2011 10:42

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mercredi 16 février 2011

TRAVAILLER SANS NUIRE À SES ÉTUDES
Des employeurs s’engagent avec le Chantier Pierre-De Saurel de la persévérance scolaire

Profitant des Journées de la persévérance scolaire, le Chantier Pierre-De Saurel a lancé officiellement, lundi matin, une nouvelle initiative : l’Opération conciliation études-travail. Cette opération vise à sensibiliser les employeurs à l’importance d’aider leurs étudiants-travailleurs à bénéficier des avantages d’un emploi à temps partiel sans nuire à leurs études. Déjà sept employeurs de la région ont accepté de devenir «employeurs engagés » dans le cadre de cette opération : Rona Bibeau (Sorel et Tracy), l’Auberge de la Rive, Tim Hortons, le CSSS de Pierre-De Saurel, Canadian Tire (Sorel), Métro (Sorel) et la Pharmacie Jean Coutu (Tracy).

« Nous sommes heureux de la réponse enthousiaste de ces premiers employeurs qui étaient d’ailleurs déjà sensibilisés à l’importance d’un bon équilibre entre les études et le travail » a souligné le député de Richelieu, Sylvain Simard, initiateur du Chantier. « Nous espérons qu’ils seront rapidement suivis par plusieurs autres. Contrer le décrochage scolaire constitue un défi majeur pour la région, qui dépasse la seule responsabilité des familles et du milieu scolaire. Les employeurs peuvent aussi contribuer à l’effort, tout comme le milieu communautaire et les élus. »

Travailler pendant ses études est une pratique très répandue, ici comme ailleurs. Un sondage mené par le Chantier dans les institutions d’enseignement de la MRC de Pierre-De Saurel, à l’automne 2010, a révélé que 57 pour cent des élèves de secondaire III, IV et V travaillent pendant leurs études et que cette proportion s’élève à 80 pour cent dans le cas des cégépiens et cégépiennes. Dans une très grande proportion, les jeunes travaillent d’abord pour se faire de l’argent de poche (84 pour cent au secondaire et 48 pour cent au cégep).

« Nous ne désapprouvons pas le travail étudiant,» a pour sa part avancé le président de la Commission scolaire de Sorel-Tracy, M. Denis Rajotte. « Au contraire, c’est une expérience enrichissante qui permet entre autres aux jeunes de s’habituer aux exigences du monde du travail. Mais certaines balises très simples doivent être respectées pour s’assurer que les études demeurent la priorité : pas plus de 15 heures par semaine en moyenne; un quart de travail ne dépassant pas 22 heures; une certaine souplesse de l’employeur pendant les périodes d’examen et, bien sûr, un encouragement constant à persévérer à l’école. »

Le décrochage se produit le plus souvent au secondaire, c’est pourquoi le phénomène y est associé. Mais plusieurs études tendent à démontrer qu’il se prépare longtemps d’avance, aussi tôt que pendant les premières années de vie, et qu’il se prolonge au-delà du secondaire, soit au cégep et parfois même à l’université. C’est pourquoi tout le monde peut avoir un rôle à jouer.

« Au cégep, nous sommes aussi confrontés au phénomène du décrochage,» a affirmé Fabienne Desroches, directrice générale du cégep de Sorel-Tracy. «Les jeunes qui arrivent chez nous ont peut-être un diplôme de secondaire V, mais c’est un diplôme qui les prépare à la poursuite de leurs études et non au marché du travail. Par contre, l’attrait du marché du travail et le goût de passer du temps partiel au temps plein, sont très présents et la communauté doit aussi se mobiliser pour soutenir nos cégépiennes et cégépiens.» C’est d’ailleurs dans cette optique d’accrocher les jeunes que le cégep a mis sur pied les Rebelles, des équipes sportives dans plusieurs domaines qui suscitent beaucoup d’enthousiasme et contribuent sans aucun doute à la persévérance.

Robert Faithful, propriétaire de l’Auberge de la Rive, employeur engagé et lui-même père de deux adolescents est particulièrement sensible à cet enjeu. « Pour ma part, je refuse de donner trop d’heures aux jeunes qui en demandent, qu’ils soient du secondaire ou du cégep. Je comprends leur besoin d’avoir de l’argent de poche et je sais que la tentation peut être forte de laisser l’école pour en avoir un peu plus. Mais je sais aussi que c’est une voie sans issue et qu’ils le regretteront. »

Quant à Dany Grenier, propriétaire franchisé des Tim Hortons, avec sa femme, Anick Richer, il insiste sur l’importance de développer une relation de confiance avec ses employés-étudiants. « Si on les respecte, si on tient compte de leurs besoins, ils vont nous respecter et tenir compte de nos besoins. » Une recette qui semble fonctionnetr< puisque le taux d’absence et de départ est très faible dans ses deux Tim Hortons.

Les employeurs engagés reçoivent un certificat ainsi qu’une vignette à apposer dans leur vitrine ou à l’entrée. Leur entreprise sera affichée sur le site internet des partenaires du Chantier et ils bénéficieront d’une visibilité médiatique.

Le Rendez-vous de la persévérance scolaire
Dans le cadre des Journées de la persévérance, le Chantier a décidé de revenir pour une deuxième année avec une activité qui l’an dernier a connu un grand succès : le Rendez-vous de la persévérance scolaire. Il s’agit effectivement d’un rendez-vous pour tous les acteurs locaux (étudiants, parents, enseignants, directions d’école, professionnels, intervenants communautaires, élus, employeurs, etc.) préoccupés du décrochage et soucieux de trouver des solutions. Un échange franc et ouvert afin d’établir les bases d’une mobilisation collective. Le Rendez-vous qui se tiendra le 17 février 2011 à l’École secondaire Fernand-Lefebvre sera suivi, cette année d’une activité de percussion collective avec le GROUPE SAMAJAM INC.

Le Chantier Pierre-De Saurel, créé en 2009 par le député de Richelieu à l’Assemblée nationale, avec la collaboration de la Commission scolaire de Sorel-Tracy et du Cégep de Sorel-Tracy et le soutien du Centre local de développement de Sorel, a élargi son partenariat à l’automne dernier pour accueillir le CLD de Pierre-De Saurel, le Centre de Santé et de Services sociaux de Pierre-De Saurel et la Chambre de commerce et d’industrie Sorel-Tracy métropolitain. Le Chantier s’est donné comme mission de sensibiliser la population aux enjeux du décrochage scolaire et de mobiliser tous les acteurs locaux afin qu’ils s’engagent à agir, chacun dans son champ d’activités, mais de façon intégrée, à favoriser la persévérance scolaire afin d’améliorer l’obtention de diplômes chez les jeunes, contribuant ainsi à établir les bases d’un meilleur développement économique et social pour la région.

Les Journées de la persévérance, initiées en 2005 par Réussite Montérégie (instance suprarégionale pour la persévérance scolaire) ont été reprises par 14 régions du Québec. Elles se tiennent chaque année au cours de la troisième semaine de février, un moment crucial de l’année scolaire où le risque de décrochage est particulièrement présent. Elles constituent une occasion unique de reconnaître la persévérance et les efforts des jeunes vers l’obtention d’un diplôme qualifiant et de mobiliser toute la région autour de la réussite scolaire.

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