dimanche 04 mai 2008

L’Harmonie Calixa-Lavallée rentre de France enchantée

Stéphanie Guévremont - Collaboration spéciale - Journal La Voix - 3 mai 2008

L’Harmonie Calixa-Lavallée de Sorel (HCLS) revient gonflée à bloc de son voyage à Cholet. Les instigateurs du projet, la MRC du Bas-Richelieu et l’harmonie dressent un bilan positif de ce périple qui s’inscrivait dans le cadre du jumelage entre la MRC et la Communauté d’Agglomération du Choletais initié en 2004.

L’HCLS a eu l’occasion de présenter deux concerts à la population choletoise. Le public français reconnu pour être difficile et plutôt stoïque les a tout d’abord inquiété. «Au début, nous n’étions pas sûr qu’ils aimaient le concert, ils ne sont pas très démonstratifs», explique la chef d’orchestre Josée Laforest. Mais à leur grand soulagement, le public a adoré. «Nous avons fait cinq rappels et en France c’est très rare», de dire Mme Laforest.

Encore une fois l’Harmonie Calixa-Lavallée a séduit. «On a osé interpréter des grandes pièces pour orchestre. Ils n’avaient jamais entendu du Sébastien Bach à l’harmonie. Ils ont été impressionnés du résultat», souffle celle qui tient les rênes de l’ensemble depuis 2000.

L’Harmonie Calixa-Lavallée de Sorel rassemble des amoureux de la musique de tous les milieux et surtout, de tous les âges. Les musiciens ont de 14 à 72 ans. Pour le préfet de la MRC, Raymond Arel, c’est ce qui rend la troupe originale. «Ce sont trois générations qui nous ont représenté là-bas ». Le doyen de l’HCLS, Jean-Marie Boily adore collaborer avec des jeunes. «Il y a une vraie camaraderie intergénération.»

Des 44 musiciens, aucun ne regrette le périple. Maxime Salois a sacrifié une semaine d’étude en vue de ses évaluations de fin de session pour participer au voyage. Du haut de ses 26 ans, il a pris le parti des plus jeunes. «Les voyages forment la jeunesse. Même si on est jeune, on peut faire rayonner notre culture à l’extérieur.» Même son de cloche chez M. Boily pour qui ce voyage représente l’apothéose de son expérience avec le groupe.

Pour la saxophoniste alto, Marie-Philippe Mongeon, le voyage en a valu la chandelle. La musicienne se souvient avec ravissement la visite du Château de la Loire et de la région choletoise. «Mais ce fut surtout une expérience extrêmement enrichissante au niveau musical.»  En effet, l’échange leur a permis non seulement de visiter, mais aussi de comparer les instruments, les installations et les répertoires.

Avec son conservatoire de musique, la ville de 56 000 habitants a enchanté Josée Laforest. D’une valeur de 51 millions de dollars, l’école a pour but de servir le peuple. Arts de la scène, danse, musique, on y retrouve de tout. La chef d’orchestre n’a pu s’empêcher de rêver. «Ici, un tel bâtiment serait un paradis pour les musiciens.»

Aux dires des voyageurs, les cousins français ont été des plus accueillants. «Ils étaient vraiment sympathiques. Tout était parfait et nous avons même eu droit à une cérémonie avec les députés de la région », de raconter Marie-Philippe.

Mme Laforest en a profité pour offrir un cadeau unique à son homologue du Conservatoire de Cholet, M. Foussier. Avec émotion, elle lui a remis les partitions de la Marche H.C.L.S. composé par son grand-père Georges Golding en 1953. « Il m’avait dit qu’il écoutait le disque compact de l’harmonie tous les jours dans son auto», se rappelle la chef d’orchestre. M. Foussier a d’ailleurs confié son désir de jouer la marche à son tour. Pour Josée Laforest, pas de doute, «c’est le début concret d’une alliance».

«Je suis fière que ce soit les gens de l’harmonie qui ait été les premiers à se rendre dans notre ville jumelle», de déclarer le préfet de la MRC du Bas-Richelieu Raymond Arel. Il souhaite que cette expérience donne naissance à d’autres initiatives. « J’espère que d’autres institutions s’approprieront ce jumelage.» Pour le présidant de la troupe, Gilles Valois, il s’agit d’un rêve caressé depuis longtemps. «Ça va rester longtemps dans nos mémoires.»