vendredi 18 janvier 2008

Il sera le premier Sorelois à être intronisé au temple de renommée de la LHJMQ
« J'ai donné mon nom pour jouer pour les Éperviers ! » - Michel Déziel
- par Jean Doyon

Le mercredi 2 avril prochain, Michel Déziel deviendra à 54 ans, le premier Sorelois de souche à être intronisé au temple de la renommée de la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec (LHJMQ), à l’hôtel Hyatt-Regency de Montréal. Déziel, qui a évolué quatre saisons dans l'uniforme des Éperviers de Sorel (1970-71 à 1973-74), sera accompagné de trois autres "GRANDS", du hockey Junior Majeur, soit l'attaquant Pierre Turgeon, le défenseur Éric Desjardins et l'entraîneur Orval Tessier.

Le premier Sorelois à être intronisé par le circuit Courteau ? Oui. Puisque les autres Éperviers, comme Pierre Larouche, Raymond Bourque, Normand Aubin et Jacques Cossette, ne sont pas natifs du pays du Survenant.

C'est le commissaire de la LHJMQ lui-même, Gilles Courteau, qui lui apprenait la bonne nouvelle il y a quelque temps. « J'étais très heureux ! Par contre, je m'y attendais un peu puisque mes deux compagnons de trio ont été intronisés au cours des années précédentes. Plusieurs joueurs ont eu des records personnels, mais nous, ce fut personnel et un record pour une ligne d'attaque. C'est encore plus spécial ! » Bien sûr, on parle ici du fameux trio Pierre Larouche, Jacques Cossette et Michel Déziel.

Imaginez ! Déziel évoluait au sein d’un trio composé de Pierre Larouche (234 points) et Jacques Cossette (214 points) en 1973-74, et il a marqué 92 buts en plus de récolter 135 mentions d’aide pour un total de 227 points, dans la même saison. OUfffff !!!

En faisant le tour de sa carrière de hockey, Michel Déziel nous a fait comprendre à quel point les temps avaient bien changé. Déziel avouait qu'il n'avait pas été repêché ou "dépisté" par l'organisation des Éperviers de Sorel de l'époque : « Ben non, j'ai donné mon nom pour jouer avec les Éperviers !, nous apprenait-il. À 14 ans, je faisais mon premier camp d'entraînement avec l'équipe et à 16 ans les Éperviers m'ont gardé. Je venais alors de finir mon Bantam et la catégorie Midget n'existait pas encore à l'époque. »

Déziel racontait aussi qu'il avait joué dans la filiale des Éperviers à l'âge de 15 ans, soit les Éperviers de St-Jospeh Junior B, dirigé par le DG Claude Dumas et les entraîneurs Max Gaudreau et John Paris.

C'est Pete Bisson, qui était entraîneur des Éperviers de l'époque, qui lui donna sa première chance à titre de recrue, à 16 ans. D'ailleurs, c'était Michel DeGuise qui était dans le filet à ce moment-là.

« La 4e année, l'équipe commençait à se tenir debout et on voyait venir de belles choses. Au début de la saison, on m'avait retiré du trio Larouche-Cossette-Déziel, qui avait pris naissance au cours des séries précédentes, pour me remplacer par Pierre Mondou. J'apprenais aussi par Rodrigue Lemoine que les Éperviers voulaient m'échanger à Shawinigan contre le défenseur Jean Bernier, qui a joué pour les Nordiques de Québec par la suite, parce qu'on avait besoin de bons défenseurs. Ça m'avait énormément déçu. Pendant ce temps là, le trio avec Pierre Mondou n'avait pas fonctionné. Yvan Gingras, qui était le coach, fut congédié par Rodrigue et remplacé par un gars du Lac St-Jean, Paul Dufour. Il m'a immédiatement replacé sur le célèbre trio, on a ouvert la machine pendant toute la saison, et on a fait nos records !»

Mais, fidèle à lui-même Rodrigue Lemoine congédia Paul Dufour au cours des séries éliminatoires et les Éperviers perdaient en finale contre les Ramparts de Québec. « Rodrigue, c'était un gros showman. Il m'avait dit un jour qu'il aurait aimé être acteur. Il entrait dans la chambre, il faisait une grosse crise, puis il en ressortait et se mettait à rire ! »

Déziel fut, bien sûr repêché dans la Ligue Nationale(LNH), par les Sabres de Buffalo, et dans la Ligue Mondiale (AMH) par les Whalers de la Nouvelle-Angleterre. « J'ai joué une partie en série éliminatoire contre le Canadien de Montréal, et quelques matchs d'exhibitions, mais on me retournait toujours dans la ligue américaine. Jamais on ne m'a dit ce que l'on voulait de moi pour faire le gros club. Les communications étaient inexistantes à cette époque-là. Alors, après trois ans dans la Ligue américaine j'ai décidé qu'il était temps pour moi de passer à autre chose, et je suis retourné chez moi à Sorel. »

Aujourd'hui, Michel Déziel travaille à la QIT Fer & Titane depuis 21 ans et il est 2e opérateur au four.  Sa conjointe s'appelle Danielle Pétrin, avec qui il a eu deux filles : Annie qui a 26 ans et qui se dirige en médecine et Marie-Gabrielle qui a 21 ans et qui se dirige en ergothérapie. « J'ai joué au hockey dans des ligues de garage jusqu'à 41 ans, mais j'ai dû arrêter parce qu'il y avait trop d'accrochages et moi j'ai toujours aimé patiner librement. »

Lorsqu'on lui demande d'énumérer ses meilleurs souvenirs au hockey; « Faire les Éperviers à 16 ans et en plus dans ma ville, a été un beau moment et aussi lors du camp d'entraînement avec les Sabres, être assis aux côtés de Gilbert Perreault, René Robert et Richard Martin, c'était très impressionnant ! »

Parmi les plus belles rivalités, Michel Déziel se souvient de certains matchs contre Trois-Rivières et Cornwall qui avaient beaucoup de chien. « Les Richard Leduc et Serge Beaudoin à Trois-Rivières et bien sûr, John Wensink à Cornwall, étaient des matchs mémorables ! »

C'est quand même étonnant de constater qu'aucune équipe de la LNH n'a tenté de regrouper ce célèbre trio par la suite !

Autre article : Michel Déziel sera intronisé au Temple de la Renommée de la LHJMQ

Statistiques : http://www.hockeydb.com/ihdb/stats/pdisplay.php3?pid=6643

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