Vertica met en marché ses premières éoliennes verticales

par Louise Grégoire Racicot - Journal Les Deux Rives - 19 juin 2007

L'éolienne verticale conçue par une entreprise soreloise, Turbines éoliennes Vertica devrait bientôt se retrouver sur les toits d'édifices administratifs en milieu urbain - car elle n'émet pas de bruit ou ne produit pas de vibrations, promettent ses concepteurs. Ou encore près de chalets ou de pourvoiries non pourvues d'électricité ainsi qu'en milieu agricole, là où on utilise des génératrices.

Tels sont les premiers marchés visés par ses promoteurs.

L'entreprise est en effet à la phase de commercialisation de son produit qu'elle fera construire en sous-traitance dans plusieurs PME de la région, dont Philémon Courchesnes, CNC Tracy et Techno-Laser. "Quant à l'entreprise qui travaillera avec les matériaux composites intégrés à l'éolienne, elle considère venir s'installer dans le Bas-Richelieu.", a dit son président, Jean-Pierre Binda, en point de presse, jeudi dernier.

L'objectif de ses propriétaires, a-t-il confié, est d'en vendre une centaine au cours de la prochaine année, ce qui rapporterait 1,5 M$.

L'entreprise qui appartient à 4 actionnaires principaux - à qui se sont joints une dizaine de petits investisseurs - a bénéficié de fonds gouvernementaux pour avancer dans le développement de son produit qui devrait conquérir facilement les marchés domestiques, tant au Canada qu'à l'étranger, dit-il optimiste.

"Une de ses caractéristiques", a expliqué M. Binda, " c'est qu'elle est à roulement liquide ce qui réduit considérablement les frais d'entretien par rapport aux éoliennes plus traditionnelles dont la base repose sur un roulement mécanique. De plus la configuration de ses pales, leur angle, calculés à partir d'un modèle mathématique développé pour l'entreprise fait en sorte qu'elle n'émet pas de bruit. Notre objectif est de produire l'éolienne offrant le plus bas coût du kilowattheure produite sur le marché et d'offrir une éolienne s'intégrant facilement en milieu urbain",a-t-il ajouté. D'ailleurs on peut déjà en voir une, en démonstration, à la biosphère de l'Ile Notre-Dame et une, plus petite, en marche sur le toit du cégep.

Monsieur Gratien Lebel (à droite), président de la SADC du Bas-Richelieu, annonce coup sur coup l'attribution d'une aide financière de 215 703 $ de Développement Économique Canada qui permettra a VERTICA (Jean-Pierre Binda à gauche) d'accélérer la commercialisation de sa turbine éolienne a axe vertical et d'une autre de 50 000 $ provenant de la SADC qui permettra de continuer le développement d'autres modèles de puissances variées.

M. Binda s'attend à ce que l'entreprise débourse 1M$ en 2007 afin de poursuivre le développement et la mise en marché de d'autres modèles que ceux déjà atteints et pour les commercialiser.

Développement économique Canada lui a déjà avancé 215 703$ des 431 405$ nécessaires à cette fin. S'ajouteront une aide de la SADC du Bas-Richelieu de 50 000$ pour développer des modèles de puissances variées ainsi qu'une contribution d'un fonds régional non encore annoncé. L'entreprise fera également appel au FIER, a précisé M. Binda, plus tard dans l'été.

Sur le marché dès juillet
Actuellement, l'entreprise emploie neuf personnes qui travaillent, en recherche et développement, dans ses bureaux du 19 rue du Prince et prévoit en ajouter six autres (recherche et commercialisation).

Elle espère vendre ses premiers modèles commerciaux de six mètres de diamètre et 15 kilowatts de puissance en juillet, et celle de trois mètres en début d'août. À l'automne, elle développera aussi une turbine éolienne de petite puissance, à usage domestique, d'environ 400 watts de puissance et ce, à la demande d'un important distributeur de produits d'énergies alternatives pour grande surface.

"Nous avons bien l'intention de créer une nouvelle industrie éolienne avec une technologie d'ici, faite de matériaux composite totalement recyclables. On anticipe un chiffre d'affaires de quelques millions d'ici à trois ans ainsi que la création de nouveaux emplois en commercialisation, recherche et développement et en sous-traitance dans des usines et ateliers de la région. Car nous ne serons pas nous-mêmes un fabriquant d'éoliennes", a-t-il affirmé.

Vertica deviendra-t-elle un jour entreprise publique? Cela ne fait pas partie des visées actuelles, a-t-il précisé, même si cela donne de la notoriété à un produit. Mais pour les investisseurs être, au besoin, racheté par un plus gros que soi, serait plus intéressant. Appelé à préciser sa pensée, il a spécifié aussitôt que ce n'est guère là leur intention : "Nos plus grands rêves sont de rester privé et de continuer à garantir l'emploi local, le développement de l'expertise ici. Notre produit est unique, une éolienne qui va révolutionner le marché. On a déjà deux brevets - un canadien, un américain - et trois demandes pour d'autres parties du produit. Chose certaine, dès que le coût de l'électricité monte à 0,10$ du kw/h, notre éolienne est intéressante à acheter!".

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par Jean Doyon
 
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