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« Les médias devraient être plus prudents dans le traitement du dossier de la grippe aviaire ! » - Serge Lefebvre

14 mars 2006 - Lors du dîner-conférence donné par la Chambre de commerce, dans le cadre de la 3e édition de « Bravo les femmes ! », au Restaurant Bouff-Tifail, on avait donné la tribune cette année à des couples en affaires. L'un de ces couples était Martine Bourgeois et Serge Lefebvre, propriétaires de la « Ferme St-Ours », entreprise familiale de production avicole et de productions végétales.

Après les présentations et témoignages sur le sujet « Couple en affaires, toute une affaire! », l'inévitable question de la grippe aviaire est venue sur le sujet. Le co-propriétaire de la Ferme St-Ours, Serge Lefebvre a rapidement sauté sur l'occasion pour laisser tomber; « Je trouve que les médias ont souvent beaucoup de difficultés à faire le partage des choses dans le dossier de la grippe aviaire. C'est triste parce qu'ils n'ont vraiment pas conscience des dégâts que cela peut causer en arrière. On sort une nouvelle pour vendre des journaux, mais de réfléchir à l'impact que ça va avoir sur toute l'industrie, tous les emplois, les familles, tout le monde finalement, et de risquer de mettre tout ça à terre en l'espace d'un article de journal. C'est l'économie d'une région, d'un pays, d'une province qui peut facilement être emportée pour un écrit ou une rumeur.»

Serge Lefebvre faisait allusion à la menace de pandémie qui "pourrait" survenir dans d'autres pays à travers le monde. « Regardez partout ou il y a des mortalités, c'est en Turquie, en Asie, en Chine, c'est un mode de vie qui est différent du nôtre, faut faire attention, les enfants là-bas jouent avec les oiseaux. En Turquie par exemple, les gens gardent les oiseaux dans leurs maisons, comme des animaux domestiques. Pourtant en Italie, qui est située à côté de la Turquie, il n'y a aucun cas de grippe aviaire. Pourquoi ? Parce que le mode de vie est différent. Cependant, la consommation du poulet a diminué de 70%, sans avoir aucun problème. Que doivent ressentir les producteurs de volailles là-bas ? »

Les normes canadiennes à ce chapitre, sont très strictes, alors que les oiseaux doivent se retrouver dans des installations séparées et fermées. Il n'y a aucun contact entre l'humain et les oiseaux. « C'est comme les canards, ajoutait madame Bourgeois, ils sont toujours placés en quarantaine lorsqu'ils arrivent de l'extérieur et ce n'est pas différent des années antérieures. »

Selon monsieur Lefebvre, lorsque l'on fait cuire le poulet, le virus est totalement détruit, à 70 degré Celsius, et même chose lorsqu'il fait froid. « N'oubliez pas non plus, que la grippe "ordinaire" tue de dix à quinze fois plus, dans le monde, dans une année ! »

Mais, pourquoi les associations agricoles et avicoles sont silencieuses face à la situation de la grippe aviaire ? Pourquoi l'on ne rassure pas les gens ?
« Ce sont des choses qui se discutent, mais depuis que ces choses-là sont annoncées dans les journaux, on a beaucoup d'ouvrage, à ne répondre seulement qu'aux téléphones et à l'ensemble des journalistes. »

Martine Bourgeois, concluait de son côté en disant : « Actuellement, nous vivons une grande période de stress sur le plan agricole, c'est bien évident, mais ce n'est pas la grippe aviaire que nous craignons le plus, c'est plutôt la réaction des consommateurs. »

Jean Doyon

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par Jean Doyon
 
 
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